Avec Monsters: The Lyle and Erik Menendez Story, Netflix ravive une affaire qui avait secoué l’Amérique des années 90. L’histoire des frères Menendez, qui ont assassiné leurs parents, José et Kitty, en 1989, a divisé le public. Pendant leur procès, les frères ont expliqué qu’ils avaient tué pour échapper à des années d’abus sexuels, mais la majorité les voyait comme des héritiers sans cœur, prêts à tout pour s’emparer de la fortune familiale. 30 ans plus tard, la série de Ryan Murphy relance les débats. Mais après le tournage, Cooper Koch, qui incarne Erik Menendez, a rencontré les vrais frères en prison, une rencontre qui a bouleversé sa vision de l'affaire.
Une rencontre bouleversante avec les frères Menendez
Lors d'une interview avec Variety, Cooper Koch a raconté cette rencontre hors du commun. Invité par Kim Kardashian, engagée dans la réforme des prisons, il a visité le Richard J. Donovan Correctional Facility, où sont incarcérés Erik et Lyle Menendez. Dès son arrivée dans le gymnase de la prison, l’acteur est accueilli par Erik. « Erik a été le premier que j’ai vu en entrant. Dès qu’on s’est regardés, on s’est pris dans les bras », explique-t-il.
Loin de l'image de criminels violents, il décrit Erik et Lyle Menendez comme des hommes « aimables », profondément investis dans des initiatives pour améliorer la vie des détenus. Erik enseigne la méditation et des cours de discours, tandis que Lyle participe activement à un projet de rénovation des espaces verts de la prison. Pour Cooper Koch, cette rencontre a bouleversé sa perception de l’affaire : « Ils sont devenus des individus exemplaires. Ce qu'ils font pour les autres prisonniers est incroyable », confie-t-il.
Erik Menendez brise le silence sur la série
Depuis la diffusion de la série, Erik Menendez n’a pas hésité à exprimer son mécontentement. Il critique ouvertement la manière dont Netflix dépeint leur histoire, en particulier la représentation de son frère Lyle et la minimisation des abus sexuels qu'ils disent avoir subis de la part de leur père. Ces abus étaient au centre de leur défense pendant le procès, mais avaient été largement ignorés lors de la seconde audience.
Cooper Koch comprend parfaitement ces critiques. « Je comprends pourquoi Erik est en colère. Voir le pire moment de ta vie, un événement aussi traumatisant, diffusé pour des millions de gens, c’est forcément difficile », confie l’acteur. Il va même plus loin en affirmant que les frères méritent un nouveau procès. À l’époque, l’idée que des abus sexuels puissent exister entre un père et ses fils était difficile à accepter pour la société. « Cette idée qu’ils ont tué pour l’argent est absurde. Mais à l’époque, c’était plus facile à croire que leur version des faits », explique-t-il.
Un miroir déformant pour les victimes et les accusés
Monsters: The Lyle and Erik Menendez Story n’est pas la première production de Ryan Murphy à créer la controverse. Déjà, la première saison consacrée à Jeffrey Dahmer avait provoqué des réactions virulentes, notamment de la part des familles des victimes. Le père, Lionel Dahmer, récemment décédé, avait également évoqué une possible action à l'encontre de Netflix. Le débat sur la manière de représenter ces événements réels, sans sombrer dans le sensationnalisme, est encore plus vif avec l’affaire Menendez.
Alexander Chavez, qui joue Lyle Menendez dans la série, partage l’avis de Cooper Koch. Il comprend la douleur des frères en voyant leurs vies privées, et les pires moments de leur existence, exposés sous les projecteurs. « Cela doit être extrêmement difficile de revivre ça à travers une série dramatique», admet-il.
Et si l’affaire Menendez méritait un nouveau procès ?
Condamnés à la prison à perpétuité en 1996, Erik et Lyle Menendez continuent de clamer leur innocence concernant les motifs de leur acte. Lors de leur second procès, leurs accusations d’abus sexuels avaient été en grande partie écartées. Aujourd’hui, avec une meilleure compréhension des abus intra-familiaux, ainsi que la découverte d'une lettre évoquant les abus du père, certains estiment que l’affaire mérite un nouveau procès. Cooper Koch en fait partie.
« Ils avaient 18 et 21 ans. À l’époque, on ne comprenait pas aussi bien les abus sexuels entre hommes, surtout au sein d’une famille. Mais maintenant, on sait beaucoup plus de choses. Ils méritent d’être rejugés », déclare l'acteur avec conviction. Que l’on partage son avis ou non, la question reste entière : ces hommes, qui ont vu leur jeunesse marquée par des abus présumés, méritent-ils une seconde chance ?