Le Monstre de Florence : ce qui est vrai et ce qui ne l’est pas dans la série Netflix

Netflix rouvre l’un des crimes les plus mystérieux d’Italie avec Le Monstre de Florence. Entre faits réels, fausses pistes et zones d’ombre, voici ce que la série raconte vraiment et ce qu’elle invente.

le monstre de florence
© Netflix
le monstre de florence

Netflix sort les monstres pour Halloween. Après avoir ressuscité les cauchemars d’Ed Gein dans la saison 3 de Monstre, la plateforme poursuit son virage horrifique avec une nouvelle plongée dans les ténèbres.

Cette fois, cap sur l’Italie. Le Monstre de Florence revient sur l’un des dossiers criminels les plus troublants du pays : celui d’un tueur en série qui, pendant plus de vingt ans, a terrorisé la Toscane en s’attaquant à des couples isolés dans leur voiture. Une histoire vraie, faite d’enquêtes bâclées, de suspects improbables et de mystères jamais élucidés. Mais que faut-il vraiment croire de la série ?

Oui, le Monstre de Florence a bien existé

C’est totalement vrai : un tueur, surnommé Il Mostro di Firenze, a réellement frappé entre 1968 et 1985. Seize victimes, toujours des couples, assassinés de nuit dans leur voiture. Les meurtres avaient tous un point commun : une arme de calibre 22, des balles Winchester série H, et une mise en scène macabre.

Mais contrairement à ce que la série laisse parfois entendre, les autorités n’ont compris qu’en 1982 qu’il s’agissait du même tueur. C’est à ce moment-là, après la mort de Paolo Mainardi et Antonella Migliorini, que la police a fait le lien avec les meurtres précédents. Ce détail est exactement conforme à la réalité.

Les meurtres de 1968 : réels, mais pas forcément liés

La série débute avec Barbara Locci et Antonio Lo Bianco, tués dans leur voiture alors que le fils de Locci dormait à l’arrière. Ce double homicide a bien eu lieu en août 1968, et le mari de Locci, Stefano Mele, a été condamné à 45 ans de prison après avoir avoué avant de se rétracter.

Netflix reprend fidèlement cette version, mais dans les faits, personne ne sait encore si ce meurtre est vraiment lié au Monstre. Certains enquêteurs, dont Michele Giuttari (ancien chef de la police de Florence), estiment que la fameuse "piste sarde" et la connexion balistique entre 1968 et les crimes des années 1970-1980 n’ont jamais été prouvées.

Les suspects sardes : une vraie piste devenue impasse

Dans la série, les épisodes se concentrent sur différents suspects, notamment un groupe d’hommes originaires de Sardaigne. Ce n’est pas une invention : Francesco Vinci, son frère Salvatore, Giovanni Mele ou encore Piero Mucciarini ont bien été arrêtés et interrogés.

Mais après des années de confusion, tous ont été officiellement disculpés en 1989. Un élément troublant, souvent mentionné dans le show, est aussi authentique : la première épouse de Salvatore Vinci est morte dans des circonstances suspectes dans les années 1960. Il a été jugé pour ce meurtre… avant d’être acquitté.

Ce que Netflix dramatise

Le Monster of Florence respecte la chronologie des faits, les noms, les lieux et les éléments matériels de l’enquête. Mais comme toute série, elle prend quelques libertés :

  • Les interrogatoires et certaines scènes d’émotion sont réécrits pour accentuer la tension.
  • Le portrait des suspects est plus psychologique que factuel, pour souligner la paranoïa collective de l’époque.
  • Enfin, la série insinue parfois un fil rouge entre tous les meurtres, alors qu’en réalité, personne n’a jamais pu confirmer qu’ils avaient tous le même auteur.
Netflix : quel tueur en série succédera à Dahmer dans la saison 2 de Monstre ? Netflix : quel tueur en série succédera à Dahmer dans la saison 2 de Monstre ?