Oubliez les « AAAA » : GTA 6 viserait carrément le niveau « AAAAA »

Skull and Bones peut ranger ses rêves de grandeur.

GTA 6
© Rockstar Games
GTA 6

Rappelez-vous Skull and Bones. Le projet maudit d’Ubisoft rafistolé une bonne demi-douzaine de fois, repoussé jusqu'à l'épuisement, puis finalement débarqué en 2024… sous les huées feutrées de l’indifférence. Mais le plus savoureux reste ce moment surréaliste où Yves Guillemot, PDG d’Ubisoft, a eu l’audace de le vendre comme un jeu AAAA. (Quatre A, comme quatre bonnes raisons d’éviter d’y jouer, et que même les week-ends gratuits n’ont pas réussi à rendre fréquentable.)

L’étiquette, déjà absurde à l’époque, est devenue un mème. Une capsule parfaite de ce que donne le marketing en roue libre, déconnecté de toute réalité. Et pourtant, préparez-vous à faire un ulcère, car aujourd’hui, on parle sérieusement de jeux AAAAA. Enfin, pas n'importe quel jeu : GTA 6.

GTA 6 repousse toutes les limites du jeu vidéo

Cette fois, le terme ne vient pas d’un communiqué marketing ni d’un PDG en quête de buzz. Il vient de Nigel Lowrie, cofondateur de Devolver Digital, un acteur respecté de l’industrie, habitué aux réalités du marché, qui constate simplement l’évidence concernantGTA 6 dans une interview pour IGN :

« Je dirais que Grand Theft Auto 6 est potentiellement le jeu AAAAA. C’est juste plus gros que tout le reste, que ce soit en termes d’ampleur ou d’impact culturel. »

Et il n’est pas le seul à le penser. Adam Lieb, PDG de Gamesight, va dans le même sens :

« GTA est mentionné dans presque toutes les discussions sur les dates de sortie depuis plus d’un an. »

Difficile de leur donner tort quand on regarde les chiffres. GTA 6, c’est plus de dix ans de développement, un budget estimé entre 1 et 2 milliards de dollars, et une rumeur de plus en plus crédible : celle d’unprix de lancement à 100 euros. Le PDG de Take-Two, maison-mère de Rockstar, ne l’exclut pas — au contraire, il parle d’un prix "justifié par la valeur perçue". Alors, si vous êtes prêts à payer, ils ne vont pas se gêner.

Selon plusieurs analystes, GTA 6 pourrait rapporter jusqu’à 2 milliards de dollars dès le premier jour, et plus de 7,5 milliards dans les deux premiers mois. Des chiffres délirants, mais pas absurdes quand on se souvient que GTA 5 avait généré un milliard en trois jours.

Avec une base de joueurs encore plus vaste qu’en 2013 et une attente devenue complètement folle, GTA 6 s’annonce comme le lancement le plus massif jamais vu dans le jeu vidéo. Et dans ces conditions, peut-être qu’un A en plus sur la jaquette, finalement, ce n’est pas si absurde.

Les éditeurs repoussent leurs sorties pour éviter GTA 6

Depuis que Rockstar a annoncé la sortie de GTA 6 pour le 26 mai 2026, une drôle de manœuvre a commencé à se dessiner dans le reste de l’industrie : tout le monde se décale.Dans un rapport publié par Insider Gaming, au moins trois grands éditeurs ont fait savoir qu’ils étaient prêts à repousser volontairement leurs titres prévus au printemps 2026.

Non pas parce que leurs jeux ne sont pas prêts, mais simplement parce qu’ils refusent de finir carbonisés par l’ouragan Rockstar. L’un d’eux va jusqu’à qualifier GTA 6 de « météore ». Et dans ce cas, la meilleure stratégie reste clairement : fuir l’impact.

Certains studios parlent déjà de repositionner leurs sorties à la rentrée 2026, d’autres envisagent même un décalage d’un an pour éviter la moindre concurrence. Et il ne s’agit pas que de studios indépendants : des poids lourds du secteur réévaluent leur stratégie, avec une obsession simple : ne surtout pas sortir dans le sillage de GTA 6.

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Lucia dans GTA 6 Rockstar Games

Mais au fait, ça veut dire quoi ces A ?

À force d’enchaîner les AAA, AAAA et maintenant AAAAA, on finirait presque par oublier ce que ça veut dire. Surtout qu’aucun de ces termes n’est officiel. Il n’existe pas de label ou de certification : ce sont juste des expressions inventées par l’industrie pour classer les jeux selon leur ambition et leur budget.

  • Un jeu AA, c’est un titre au budget raisonnable. Pas minuscule, mais pas énorme non plus. C’est souvent un studio de taille moyenne, avec une équipe plus réduite et des moyens limités. Le genre de jeu qu’on ne voit pas partout en pub, mais qui peut marquer les esprits. A Plague Tale, Hellblade ou GreedFall sont de bons exemples.
  • Un jeu AAA, c’est la grosse artillerie. Des équipes de centaines de personnes, un budget à neuf chiffres, des années de développement, et un marketing mondial qui te harcèle sur YouTube et à l’arrêt de bus. C’est The Last of Us Part II, Red Dead Redemption 2...
  • AAAA, là on commence à rigoler. Le terme est apparu quand certains studios ont voulu faire comprendre que leur jeu était encore plus gros qu’un AAA classique. Ubisoft, évidemment, a été l’un des premiers à s’en vanter. Skull and Bones, par exemple, était censé être un jeu AAAA. Résultat : vous connaissez la blague.

Et donc AAAAA ? Ça n’existe pas. Ou plutôt : ça n’existait pas. GTA 6 coûte plus cher que tous les autres, met plus de temps à se développer, va probablement exploser tous les records… et surtout, influence déjà tout le reste avant même sa sortie. Si ça, ce n’est pas au-delà du AAA, alors il faut inventer une nouvelle échelle.

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