Après une année universitaire marquée par une explosion des cas de triche liés à l’intelligence artificielle, OpenAI passe à l’action. Son chatbot vedette, ChatGPT, se dote d’un nouveau mode “Étudier et Apprendre”.
L’objectif ? Encourager une pratique académique plus éthique, plus formatrice. En clair : faire apprendre, pas simplement faire à la place. L’intention est louable, reste à savoir si elle suffira.
ChatGPT passe en mode Étude : l’IA devient un coach pédagogique
Le fonctionnement du mode est simple. Avant toute réponse, ChatGPT interroge l’utilisateur sur son niveau, ses objectifs, sa compréhension du sujet. L’IA guide ensuite pas à pas : elle questionne, reformule, propose des exemples, introduit des quiz. Loin de générer une solution toute faite, elle accompagne le raisonnement.
Un tuteur numérique, pensé pour stimuler l’analyse et l’autonomie. Développé avec des enseignants, chercheurs et experts en éducation, l’outil pousse à l’effort. Même les documents peuvent être uploadés (examen, sujet, brouillon) pour nourrir l’interaction.
- Le tout dans un contexte alarmant. Selon une enquête du Guardianpubliée en juin 2025, près de 7 000 cas de triche par IA ont été recensés dans les universités britanniques en un an. Une explosion (+218 % en un an) qui souligne le malaise pédagogique face à des outils aussi puissants que permissifs.
Et c’est là que le bât blesse. Car rien, absolument rien, ne contraint l’utilisateur à activer ce mode. Il peut l’ignorer. Continuer à obtenir des réponses immédiates. Générer un devoir, une dissertation, un code, comme si de rien n’était.
Une avancée symbolique dans une course sans arbitre
Chez OpenAI, on présente ce lancement comme une première brique. Jayna Devani, responsable de l’éducation, l’assume :
« Ce mode n’est pas là pour punir ou restreindre. Il est là pour montrer ce que peut être un usage responsable. »
Les retours des premiers testeurs, notamment à Princeton, confirment l’intérêt du dispositif. Certains parlent même d’un “effet déclencheur” : comprendre un concept bloqué depuis des semaines grâce à l’accompagnement progressif de l’IA.
Mais l’initiative ne réglera pas seule la question du plagiat numérique. Tant que les plateformes permettent des usages ambigus, la frontière entre l’outil et la tricherie restera floue.
OpenAI ouvre ici un nouveau front, en réponse aux avancées de Google (Gemini for Education) ou d’Anthropic (Claude Learning Mode). L’IA éducative devient un marché, mais aussi un champ de responsabilité collective. Il faudra plus qu’un bouton d’activation pour redessiner les règles.
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