Même si vous n’avez rien à cacher, vos échanges avec l’IA peuvent finir exposés à tous. C’est ce qu’ont découvert de nombreux utilisateurs ces derniers jours : des milliers de conversations privées avec ChatGPT apparaissaient dans les résultats de recherche Google.
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Une option méconnue, des chats très personnels rendus publics
Depuis 2023, ChatGPT propose un bouton « Partager » qui permet de générer un lien vers une conversation pour l’envoyer à quelqu’un. Jusque-là, rien d’anormal : seul celui qui reçoit le lien peut le lire.
Mais juste en dessous de ce bouton, une petite case à cocher changeait tout : « Rendre ce chat découvrable ». En l’activant, vous autorisiez Google et les autres moteurs à référencer votre lien. Résultat : n’importe qui pouvait tomber sur votre échange simplement en le cherchant sur internet.
Et c’est ce qui s’est passé. En tapant une simple commande comme site:chatgpt.com/share, on retrouvait des conversations personnelles, souvent très intimes : des questions sur des relations, la santé mentale, le travail ou des convictions profondes. Rien n’indiquait l’identité de l’utilisateur, mais certains détails rendaient les messages faciles à relier à une personne réelle.
OpenAI a reconnu que ce système avait « créé trop de situations où les gens partageaient des choses qu’ils ne voulaient pas ». Le bouton a été retiré le 1er août 2025. Depuis, les liens partagés ne peuvent plus être indexés.
Même privés, vos chats peuvent être exploités… ou transmis
Ce n’est pas la seule faille dans cette idée de "conversation privée". Sam Altman, PDG d’OpenAI, a récemment admis que l’historique ChatGPT pouvait être communiqué aux autorités en cas de procédure judiciaire. Ainsi, même en désactivant l’historique visible dans l’interface, vos données sont conservées côté serveur. Et elles peuvent ressortir… contre vous.
Autrement dit : même si vous ne partagez pas manuellement vos conversations, elles ne sont pas 100 % confidentielles. Ni pour OpenAI, ni pour un éventuel tiers autorisé. Et si vous avez activé des partages publics (intentionnellement ou pas), elles peuvent se retrouver dans Google.
Ce double risque — légal et public — a transformé ce qui était perçu comme un espace d’échange "personnel" en mine d’or potentielle pour curieux, entreprises, voire journalistes.
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Bonne nouvelle : OpenAI a (enfin) désactivé l’indexation automatique
Depuis début août, l’option "rendre ce chat découvrable" a disparu. Les anciennes conversations ne sont plus accessibles via Google, et OpenAI promet de faire le ménage sur les autres moteurs. Mais certaines traces peuvent encore rester en cache ou dans les index de Bing et DuckDuckGo le temps de la mise à jour.
Si vous avez déjà partagé un lien, vérifiez-le ou supprimez-le via votre historique. Et si la confidentialité vous tient à cœur, mieux vaut garder en tête cette réalité : ChatGPT n’est pas un carnet secret. C’est un service cloud. Vos mots, aussi anodins soient-ils, voyagent.