Electronic Arts pourrait bientôt passer sous pavillon étranger. Fin septembre, un consortium mené par le fonds souverain d’Arabie saoudite (Public Investment Fund) a annoncé son intention de racheter EA, en partenariat avec Silver Lake et Affinity Partners, le fonds dirigé par Jared Kushner, gendre de Donald Trump. Une transaction estimée à plusieurs dizaines de milliards de dollars… mais qui ne plaît pas à tout le monde.
Des sénateurs américains vent debout contre le rachat d’Electronic Arts
Dans une lettre adressée au secrétaire américain au Trésor, les sénateurs Elizabeth Warren et Richard Blumenthal se disent « profondément préoccupés » par cette acquisition qu’ils jugent risquée pour la sécurité nationale.
Pour eux, le PIF n’est pas un simple investisseur, mais un bras armé du gouvernement saoudien cherchant à étendre son influence aux États-Unis à travers un acteur majeur de la tech et du divertissement.
« Ce rachat inédit d’une entreprise américaine du jeu vidéo par une entité étrangère doit faire l’objet d’un examen minutieux », ont-ils écrit, demandant une enquête complète du CFIUS avant le 4 novembre 2025.
Une affaire qui rappelle le précédent Activision
Les tensions autour de cette vente n’ont rien de surprenant. Après lerachat d’Activision Blizzard par Microsoft, longuement débattu devant les tribunaux, c’est désormais EA qui attire la méfiance des autorités. Cette fois, l’inquiétude dépasse les simples enjeux économiques : les parlementaires redoutent que la transaction ne mette en danger les données de millions de joueurs, EA ayant collecté d’immenses volumes d’informations personnelles à travers ses licences phares :
- EA Sports FC,
- Apex Legends
- Les Sims
- Battlefield
Autre grief : le manque de transparence qu’impliquerait une privatisation complète d’EA, alors que la firme est aujourd’hui cotée en bourse. Pour l’heure, ni EA ni le consortium saoudien n’ont réagi officiellement à la lettre des élus.