Si vous avez fini Clair Obscur: Expedition 33, peut-être que vous hésitez sur le prochain jeu à lancer. Force est d'admettre que ce qu’il propose en combat — ce mélange de tour par tour précis, de timing à maîtriser et de tension continue — laisse une impression particulière. Une fois qu’on y a pris goût, il peut être difficile de retrouver cette même sensation ailleurs. Pas forcément parce que le jeu est inégalable, mais parce qu’il active une autre manière de jouer.
Quelques titres ont tenté, chacun à leur façon, de s’approcher de ce niveau d’implication. Aucun ne fonctionne exactement de la même manière, mais certains partagent cette envie de secouer les automatismes du genre. En voici sept, à découvrir ou redécouvrir, si vous cherchez à prolonger cette dynamique.
1. Lost Odyssey : le plus proche dans l’intention et la sensation
Développé par Mistwalker (le studio de Hironobu Sakaguchi, père de Final Fantasy), Lost Odyssey propose un tour par tour où chaque attaque doit être calée sur un anneau de visée pour maximiser les dégâts. L’interface est sobre, mais les combats ont un vrai poids, une lenteur maîtrisée qui renforce chaque décision. L’écriture est mature, souvent tragique, et certaines séquences résonnent avec l’amertume qu’on retrouve dans Clair Obscur. C’est probablement le jeu qui s’en rapproche le plus dans sa gestion du rythme et sa gravité.
2. Shadow Heart : du timing dans chaque action
Avant même que le tour par tour “actif” ne devienne une mode, Shadow Hearts imposait son système de Judgement Ring : une roue sur laquelle il fallait appuyer au bon moment pour valider ou renforcer chaque attaque, sort ou action spéciale. L’univers, à mi-chemin entre l’horreur lovecraftienne et le folklore européen, rappelle la capacité de Clair Obscur à mélanger l’étrange et l’élégant. C’est un jeu qui ne tient que par son système et son ambiance, mais ces deux piliers suffisent largement.
3. Persona 5 Royal : l’école du rythme visuel
Il n’a pas de QTE, ni de parade à caler. Et pourtant, Persona 5 Royal est un point de comparaison évident. Par la fluidité de son interface, par la clarté de son système de combat, par la façon dont tout est pensé pour être lisible, dynamique, percutant. C’est un jeu où le tour par tour ne traîne jamais, où chaque commande est une transition stylisée. Clair Obscur ne cache pas son admiration pour Persona — et on le comprend parfaitement.
4. The Legend of Dragoon : le premier à dynamiser le tour par tour
Sorti en 1999 sur PS1, The Legend of Dragoon intégrait déjà une mécanique d’enchaînements via les “Additions” : appuyez au bon moment pour prolonger vos attaques, dans une logique très proche du combat rythmique. C’était imparfait, parfois trop punitif, mais visionnaire. Là où Clair Obscur affine chaque feedback visuel et sonore, Dragoon posait les fondations d’un tour par tour plus engageant. Si vous cherchez l’ancêtre spirituel du système de Sandfall, c’est ici.
5. Sekiro: Shadows Die Twice : la précision défensive poussée à l’extrême
Ce n’est pas un RPG au tour par tour. Mais si Clair Obscur vous a captivé pour son système de parade, sa lecture des animations ennemies et son exigence, Sekiro pousse ces principes à l’extrême. Ici, l’attention est totale, et la récompense immédiate. C’est une référence assumée par l’équipe de Sandfall pour le versant défensif de leur système.
6. Super Mario RPG : le prototype de l’action intégrée
Ne vous laissez pas tromper par son look enfantin. Dès 1996, Super Mario RPG inventait l’idée qu’un tour par tour pouvait être interactif, en demandant au joueur de presser une touche pour valider ou renforcer chaque coup. Ce système, affiné dans les séries Mario & Luigi ou Paper Mario, est une base historique. Tout simple, mais terriblement efficace. C’est l’un des tout premiers RPG à casser la passivité du tour par tour, et son influence se ressent encore aujourd’hui.
7. Yakuza: Like a Dragon : le chaos maîtrisé
Quand la série Yakuza passe au tour par tour, c’est un virage inattendu. Mais Like a Dragon ne se contente pas de reprendre les codes du JRPG. Il y insuffle une énergie, un sens du rythme, et une volonté d'impliquer le joueur. Chaque coup spécial passe par une interaction, chaque défense peut être renforcée par un timing. Le résultat est hybride, pas toujours parfaitement équilibré, mais incroyablement vivant.