Netflix multiplie ces derniers temps les adaptations de grands jeux vidéo sur le petit écran. Après Arcane ou Cyberpunk Edgerunners, c’est au tour de Splinter Cell : Deathwatch de pointer le bout de son nez.
La production réunit Ubisoft Film & Television, Sun Creature et Fost, tandis que la narration a été confiée à Derek Kolstad, créateur de John Wick. Autant dire que l’action sera au rendez-vous, au vu de son travail sur le film Nobody.
Cette adaptation est l’occasion de redonner de la visibilité à une licence culte, restée trop longtemps dans l’ombre. Ironie du sort pour une franchise où la discrétion est une règle d’or. Cela fait en effet onze ans, depuis 2013, que les fans n’avaient plus eu de nouveauté autour de Splinter Cell.
Splinter Cell Deathwatch : date de sortie Netflix
La série sortira mondialement le 14 octobre 2025 sur Netflix, a confirmé Ubisoft. Le positionnement à l’automne montre l’ambition : capter un public adulte en période de rentrée culturelle, là où les séries « matures » trouvent souvent leur public.
Le teaser d’une minute va droit au but : une succession de séquences où la violence se fait chirurgicale, sans fioritures. On y découvre un protagoniste imposant, voix rocailleuse, regard imperturbable, armé jusqu’aux dents. En somme, un Sam Fisher au sommet de son art.
Scénario : quelle intrigue sous les lunettes NVG ?
Deathwatch suit le retour d’un ancien agent de la CIA parti en retraite, mais rattrapé par une mission qui devient aussi bien personnelle que mondiale. La série reprend les ingrédients phares de Splinter Cell : infiltration, opérations nocturnes et dilemmes moraux, le tout adapté au format sériel.
Avec Derek Kolstad à l’écriture (John Wick), on peut s’attendre à une narration tendue et rythmée, plus centrée sur la pression psychologique et le suspense que sur l’action débridée. Un parti pris qui peut donner un nouveau souffle à l’univers de Sam Fisher, mais qui risque aussi de diviser : certains fans rêvent avant tout d’une furtivité millimétrée, pas d’un héros vulnérable qui doute.
Nombre d’épisodes et durée : quel format pour la narration ?
Les informations disponibles évoquent une première saison compacte, avec environ huit épisodes de 20 à 30 minutes chacun – un format devenu classique pour les séries animées adultes sur Netflix. Ce choix favorise des missions courtes, portées par un arc narratif global resserré, parfaitement adapté à l’espionnage où l’on alterne scènes d’action et exposition technique.
La série semble donc jouer sur un équilibre : un schéma proche du « mission par épisode », tout en conservant un fil rouge plus large pour maintenir la tension sur la durée. Netflix n’ayant pas encore communiqué la fiche technique définitive, ces chiffres restent toutefois les meilleures estimations disponibles à ce jour.
Casting : qui prête voix et visage au récit ?
Sam Fisher change de voix, et avec elle, une partie de son identité. Michael Ironside, figure emblématique de la licence, a officiellement passé le relais à Liev Schreiber. Un choix qui donne une nouvelle couleur au héros. Là où Michael Ironside imposait une voix tranchante, presque mécanique, Liev Schreiber livre un timbre plus grave, marqué par le temps, qui accentue l’idée d’un agent vieillissant, mais toujours redoutable.
Autour de lui, le casting réunit des noms déjà connus comme Janet Varney et Kirby Howell-Baptiste, mais aussi de jeunes talents comme Joel Oulette. Une distribution pensée pour séduire un public mondial tout en rassurant les fans historiques. Avec ce virage, Netflix et Ubisoft affichent une volonté claire : faire de Fisher un personnage plus humain, plus vulnérable, sans lui ôter son aura légendaire.
Piqûre de rappel : d’où vient la franchise Splinter Cell ?
La franchise est née en 2002 et a imposé une grammaire de la furtivité : jouer avec l’ombre, optimiser la visibilité, punir l’excès d’audace... Une véritable leçon. Après plusieurs volets marquants (Chaos Theory, Blacklist), la licence a connu un silence relatif côté jeux principaux, relancée récemment par l’annonce d’un remake conduit par Ubisoft Toronto. La série animée arrive donc dans un contexte de revitalisation, entre nostalgie et nécessité de moderniser la mythologie Sam Fisher. Effectivement, l'ensemble crée un tapis rouge transmédia pour relancer la série. Dylan Thomas, directeur de Netflix, a qualifié la série de « véritable production internationale »
Technique d’animation : quelle patte visuelle ?
Les studios Sun Creature et Fost misent sur une 2D travaillée, mêlant dessin traditionnel et outils numériques pour lisser les mouvements et intensifier les contrastes. Le résultat attendu est sombre, granuleux et nerveux : des cadres serrés, des plans nocturnes à forte valeur de silhouette, et des timings de tension calés sur l’action furtive plutôt que sur l’action spectaculaire.
Cette hybridation technique vise à préserver l’authenticité du geste d’infiltration tout en offrant un rendu moderne et exportable. C'est une mise en scène pensée autour des lunettes NVG, icône de la franchise.
Dylan Thomas : Sam Fisher est un personnage légendaire, et notre brillant réalisateur, Guillaume Dousse, et notre coréalisateur, Félicien Colmet-Daage, ont créé un rendu cinématographique exceptionnel et un souci du détail méticuleux. Je pense que c'est l'une des séries les plus viscérales que nous ayons produites en animation pour adultes.
Présentation des personnages : qui gravite autour de Fisher ?
Outre Sam Fisher, la série réintroduit Anna “Grim” Grímsdóttir comme appui technique et mentor intellectuel. De nouveaux personnages cités dans les annonces comme Zinnia McKenna et Thunder viennent compléter la troupe pour créer une dynamique "mentor-recrue". Cette architecture de personnages, anciens alliés + nouveaux visages, permet d’explorer la transmission, la désillusion et les impacts de la guerre secrète.
En clair
Splinter Cell : Deathwatch arrive au moment opportun : assez d’écart pour laisser la nostalgie jouer, assez d’actualité pour s’inscrire dans une stratégie cohérente pour relancer la franchise. Le casting et l'équipe sont solides, reste la question centrale : la série honorera-t-elle l'esprit furtif emblématique de Splinter Cell tout en trouvant son propre langage sériel ? La réponse le 14 octobre 2025 prochain, date à laquelle la nuit retombera sur Sam Ficher, et sur nous.