Le marché européen du jeu vidéo reste un acteur incontournable, représentant près d’un cinquième des dépenses mondiales. Pourtant, malgré sa taille démographique et culturelle, il reste loin derrière l’Amérique du Nord en termes de budget consacré au gaming. Le dernier rapport de Newzoo et Tebex montre que, si les deux régions réunies ne comptent que 20 % des joueurs dans le monde, elles concentrent 46 % des dépenses globales. Mais la balance penche nettement du côté de l’Atlantique Ouest.
L’Europe, un marché fragmenté mais incontournable
En 2025, les joueurs européens dépensent en moyenne 107 euros par an en jeux vidéo. Cela représente un total de 33,1 milliards de dollars, soit 18 % du marché mondial estimé à 188,9 milliards de dollars cette année. Les disparités internes sont frappantes : en Europe de l’Ouest, la dépense moyenne monte à 170 dollars, tandis qu’en Europe de l’Est, elle chute à 51,6 dollars.
Cette différence s’explique en partie par la fragmentation linguistique, les habitudes culturelles et un rapport plus attentif au prix. En effet, 28 % des joueurs européens orientent leurs achats vers les promotions et offres spéciales, et les formules d’abonnement ou bundles remisés séduisent particulièrement. Les contenus les plus achetés restent les monnaies virtuelles et packs additionnels (21 %), suivis des services par abonnement.
L’Amérique du Nord, championne mondiale de la dépense
De l’autre côté de l’Atlantique, le marché est plus homogène et porté par une forte culture de consommation. Les joueurs nord-américains dépensent presque trois fois plus que leurs homologues européens, avec un budget moyen annuel de 278,3 euros. Ils sont également plus enclins à payer pour du contenu exclusif (34 %) ou des options de personnalisation (29 %).
Au total, l’Amérique du Nord pèse 28 % du marché mondial, avec 52,7 milliards de dollars dépensés en 2025, et connaît une croissance annuelle de 4,2 % — supérieure à celle de l’Europe (3,6 %). Les achats intégrés dominent également, qu’il s’agisse de pass de combat, de cosmétiques ou de microtransactions. Un phénomène qui pousse les éditeurs à miser toujours plus sur ce modèle, à l’image de Microsoft qui a atteint un record avec près de 5 milliards de dollars générés par Xbox Game Pass en 2024.