Après Arcane ou Cyberpunk Edgerunners, Netflix poursuit son exploration des univers d'adaptation jeux vidéos avec Splinter Cell : Deathwatch. Le retour de Sam Fisher s’accompagne d’une ambition assumée : surprendre par une approche technique unique et un ton bien différent des productions habituelles. "Surprenant", c'est le terme pour qualifier ce premier épisode qui réussit à poser des bases solides et qui donnent tout de suite envie de voir la suite.
Splinter Cell Deathwatch : Sam Fisher reprend du service sur Netflix
Cela faisait bien longtemps qu’on n’avait pas croisé Sam Fisher. La licence culte d’Ubisoft dort depuis 2013 et Blacklist, même si un remake du premier opus serait en préparation. C’est finalement sur Netflix que l’agent à la visière verte refait surface, avec Splinter Cell: Deathwatch. Une série animée pour adultes, disponible dès le 14 octobre 2025, qui se lance avec une première saison de huit épisodes d’une vingtaine de minutes chacun.
Deathwatch choisit de ramener Sam Fisher d’entre les morts. Plus vieux, marqué par les regrets, il reste fidèle à l’esprit Splinter Cell, mais doit composer avec un monde qui a changé. À ses côtés, une nouvelle recrue, Zinnia McKenna, apporte un regard frais et une énergie différente. Le duo fonctionne comme un miroir : l’un traîne ses cicatrices, l’autre apprend encore à naviguer dans l’ombre. On retrouve aussi des visages familiers comme Anna “Grim” Grímsdóttir, garante du lien avec les fans de longue date.
Le doublage accompagne cette orientation. Liev Schreiber, que l'on retrouve aussi dans Un couple Parfait sur Netflix, prend la relève de Michael Ironside et donne à Sam une voix plus grave, plus fatiguée, parfaitement raccord avec ce Sam vieillissant.
Kirby Howell-Baptiste apporte l’énergie de Zinnia, tandis que Janet Varney campe une Grim solide, rassurante. Dès le premier épisode, on sent que les voix ne sont pas de simples ajouts, mais une manière de donner du poids aux personnages, de les ancrer dans cette nouvelle version de l’histoire.
Une animation pensée comme du cinéma
L’animation a été confiée à Guillaume Dousse (Love, Death & Robots) et Félicien Colmet-Daâge (codirecteur Ubisoft Film & Television Paris). Mais ce qui intrigue surtout, c’est la collaboration derrière le projet. On retrouve le studio danois Sun Creature associé à Fost, installé à Angoulême. Une alliance franco-danoise qui donne une vraie identité à la série, et qui rappelle, une fois de plus, à quel point la France a pris une place centrale dans l’animation. Il suffit de voir la précision du travail pour s’en convaincre : chaque plan joue avec la lumière, les ombres, les silences. Pas d’animation tape-à-l’œil, mais un rendu qui respire le cinéma.
Présentée à Annecy cet été, la série revendiquait déjà ses influences. Michael Mann (Heat, Collatéral) pour l’élégance glaciale de ses polars. Satoshi Kon (Paprika) pour sa capacité à mêler réalisme et onirisme.Deux inspirations que l’on retrouve dès le premier épisode, dans le rythme des scènes, dans la manière de filmer une silhouette qui disparaît dans la nuit ou un visage qui se fige dans le doute.
Résultat, Deathwatch ne ressemble pas à une “adaptation de jeu vidéo” comme on en a vu tant d’autres. C’est une série d’animation adulte qui prend le temps de poser une ambiance et qui s’impose immédiatement comme une œuvre à part entière.
Verdict après le premier épisode
Dès son pilote, Splinter Cell: Deathwatch met les choses au clair. L’intrigue se déploie sans perdre de temps, l’ambiance est posée, les personnages trouvent leur place. L’épisode d’ouverture, Up From the Grave, n’a pas volé son titre : Sam Fisher sort littéralement de terre, au propre comme au figuré, pour repartir dans une mission mondiale. Pas de clin d’œil forcé ni de fan-service lourd, mais des références bien placées, dont un final annoncé en deux volets baptisés Chaos Theory — un joli appel du pied aux joueurs de 2005.
On pouvait craindre un simple recyclage nostalgique, mais ce premier épisode montre autre chose. Avec sa réalisation soignée, son ton résolument adulte et un Sam Fisher cabossé, mais toujours magnétique, Deathwatch a de quoi séduire les anciens comme les nouveaux venus. Reste à voir si la suite confirmera ce départ solide, mais sur la ligne de départ, la série coche déjà plus de cases qu’on ne l’imaginait.