Sorti en 2009 et réalisé par Henry Selick d’après la nouvelle de Neil Gaiman, Coraline est devenu bien plus qu’un simple film d’animation. Avec un budget de 60 millions de dollars et plus de 185 millions récoltés au box-office, le long-métrage a été salué par une nomination aux Oscars et une esthétique unique, entre étrangeté fascinante et poésie macabre.
Depuis, Coraline n’a jamais vraiment quitté l’imaginaire collectif. Chaque ressortie en salles, notamment en 3D, attire des foules nostalgiques, preuve que le charme du film reste intact. Quinze ans plus tard, une question continue pourtant d’obséder les fans : et si Coraline revenait un jour pour une suite ?
Coraline 2 : beaucoup de bruit, peu de concret
Si l’on met de côté les fantasmes Reddit et les fausses bandes-annonces de fans sur YouTube, il n’existe aujourd’hui aucune trace officielle d’un Coraline 2 en production. Et pour cause : Travis Knight, PDG du studio Laika (à l’origine du film culte de 2009), a toujours exclu l’idée de donner une suite à l’histoire de la petite fille aux boutons. Dans une interview accordée à Collider en 2016, il déclarait sans détour :
“Je prends une position ferme contre les suites. Mon industrie est obsédée par les remakes et les reboots. Moi, je veux créer des histoires originales.”
Une position claire, même si l’homme a depuis réalisé Bumblebee, un spin-off de Transformers — preuve que ses convictions peuvent parfois évoluer. Mais concernant Coraline, Knight reste inflexible : pas de numéro 2 à l’horizon.
De son côté, Neil Gaiman, l’auteur du roman original, partage la même prudence. L’écrivain a toujours affirmé qu’il ne toucherait pas à une suite sans une idée “à la hauteur” :
“Mieux vaut rien faire que de faire quelque chose de moindre qualité.”
Récemment, interrogé par des fans sur X (ex-Twitter), Neil Gaiman a tout de même nuancé son propos :
“Si c’est pour faire une suite, il faut que ce soit du niveau de Toy Story 2 ou du Parrain 2, où tu montes d’un cran. Je ne dirais pas non, mais il faut que ce soit plus cool que Coraline.”
Une “suite spirituelle” plutôt qu’un vrai retour ?
Henry Selick, de son côté, avait laissé entendre lors du Festival d’Annecy en 2024 qu’il travaillait sur une « sorte de suite », sans en dire plus. Probablement un projet cousin, voire une œuvre spirituellement liée.
En parallèle, il collabore à nouveau avec Gaiman sur The Ocean at the End of the Lane, un autre conte fantastique en stop-motion. De quoi entretenir les rumeurs, sans jamais les confirmer.
If ever I come up with a story better than Coraline 1. https://t.co/2iIMMidzL8
— Neil Gaiman (@neilhimself) July 6, 2018
Le casse-tête du stop-motion
Refaire un film comme Coraline aujourd’hui serait un défi colossal. Le stop-motion exige une minutie extrême : chaque plan demande des jours de tournage, chaque accessoire est fait à la main, chaque expression faciale sculptée image par image.
Avec les standards actuels et la hausse des coûts, un Coraline 2 pourrait coûter plus de 100 millions de dollars. Pour un studio indépendant comme Laika, c’est un pari risqué — surtout sans certitude de rentabilité. Le premier film avait bénéficié de conditions exceptionnelles et d’un effet de nouveauté. Une suite devrait donc faire mieux sur tous les plans : visuel, émotion, narration. Autant dire un véritable défi.
Neil Gaiman : trop occupé pour Coraline 2 ?
Depuis plusieurs années, Neil Gaiman est happé par d’autres projets d’envergure : American Gods, Good Omens, ou encore l’adaptation de Sandman sur Netflix. Il supervise, écrit, produit. Bref, il n’a plus beaucoup de temps pour revenir à Coraline.
Son œuvre continue pourtant d’être adaptée dans tous les formats. Et cela laisse penser que, s’il devait un jour replonger dans l’univers de Coraline, ce serait peut-être sous une autre forme — série, roman graphique, ou film d’auteur plus intimiste. Mais pour l’instant, rien ne laisse penser qu’un nouveau récit soit en écriture.
Et si un autre studio reprenait le flambeau ?
C’est une hypothèse souvent évoquée : et si un autre studio que Laika produisait Coraline 2 ?
Sur le papier, c’est possible. En pratique, très compliqué. Le style visuel et la patte de Selick font partie intégrante de l’identité du film.
Difficile d’imaginer un autre studio comme Pixar ou Netflix Animation reproduire cette magie sans la trahir. Coraline appartient à un ADN bien particulier, et c’est sans doute ce qui rend sa suite aussi fragile que fascinante.
