Alors que Sony vient tout juste d’officialiser sa PlayStation 6 et que Nintendo pulvérise des records de ventes avec sa Switch 2, on pourrait croire que tout l’intérêt se porte sur l’avenir du jeu vidéo. Et pourtant, en marge de cette course à la puissance, le rétrogaming continue de fasciner, de rassembler, et parfois même d’étonner.
Dernière preuve en date : en Arabie Saoudite, un collectionneur saoudien vient d’entrer dans le Guinness Book of Records pour avoir relié 444 consoles à une seule télévision, toutes parfaitement fonctionnelles.
444 consoles connectées à une seule et même télé
Dans sa salle de jeux, Ibrahim Al-Nasser n’a pas seulement empilé des machines par nostalgie. Il a mis en place une architecture digne d’un centre de données : 444 consoles rétro et modernes, toutes connectées. Techniquement, le projet est d’une rigueur exceptionnelle. Ibrahim Al-Nasser a conçu une matrice de commutateurs (switches) AV lui permettant de sélectionner n’importe quelle console depuis un seul écran :
- 30 commutateurs RCA (analogiques),
- 12 commutateurs HDMI (pour les consoles modernes),
- Des dizaines de convertisseurs vidéo (RCA vers HDMI, SCART, etc.),
- Un fichier Excel pour cartographier toutes les connexions.
Chaque console est ainsi prête à être lancée en quelques secondes, sans avoir à débrancher ou reconfigurer quoi que ce soit. Aucun câble visible, aucune alimentation douteuse : tout est dissimulé, sécurisé, et parfaitement ventilé.
Le record a été validé le 30 mars 2024, après un audit rigoureux mené à Riyad. Pour être homologué, chaque console devait non seulement être connectée mais démarrée à l’écran, avec un jeu fonctionnel.
L’équipe du Guinness a ainsi vu défiler, console après console, plus de quatre décennies de hardware, de la Magnavox Odyssey (1972) à la PS5 Slim. Parmi les modèles les plus rares de la collection, on retrouve :
- Super A’Can (1995), commercialisée uniquement à Taïwan,
- FM Towns Marty de Fujitsu (1993),
- Apple Pippin, la console mal-aimée d’Apple des années 90,
- Des dizaines de machines obscures, comme la Watara Supervision ou la Casio Loopy, souvent oubliées des catalogues traditionnels.
Un hommage vivant à l’histoire vidéoludique
Contrairement à de nombreux collectionneurs qui conservent leurs machines en vitrine, Al-Nasser veille à ce que tout fonctionne. Il joue régulièrement sur ses machines, les teste, remplace les condensateurs vieillissants, met à jour les firmwares quand c’est possible. Sa console préférée ? La Sega Genesis, qu’il considère comme « la plus équilibrée en termes de jeux, de son et de sensation ».
Dans la pièce, il ne s’agit pas simplement d’exposer des objets. Il s’agit de les faire vivre. L’installation devient un pont entre les époques, où l’on peut passer de Zork sur Commodore 64 à Spider-Man 2 sur PS5 sans quitter son fauteuil.