Quelques semaines seulement après avoir supprimé 6 000 postes à l’échelle mondiale, Microsoft s’apprête à enclencher une nouvelle phase de licenciements massifs. Selon Bloomberg, des milliers d’emplois supplémentaires devraient être supprimés dans les prochaines semaines, à mesure que l’entreprise clôt son exercice fiscal.
Une réorganisation centrée sur l’IA et l’externalisation
La cible principale de cette nouvelle vague de coupes : les équipes commerciales. Microsoft entend en effet externaliser une partie croissante de ses activités de vente à des prestataires tiers, réduisant ainsi le nombre de salariés dédiés à ces fonctions en interne.
Cette stratégie s’inscrit dans un repositionnement global de l’entreprise autour de l’intelligence artificielle et des services cloud. Satya Nadella l’a répété à plusieurs reprises : les investissements massifs dans l’IA — qui s’élèvent à plusieurs dizaines de milliards de dollars — doivent s’accompagner d’une optimisation des coûts opérationnels. La réduction de la masse salariale en fait désormais partie intégrante.
Un impact indirect mais réel sur l’écosystème du jeu vidéo
Si cette vague de licenciements ne touche pas directement les divisions gaming (Xbox, Bethesda, Activision-Blizzard), elle s’ajoute à une série de restructurations internes qui ont déjà affecté le secteur ces derniers mois. En janvier 2024, Microsoft avait supprimé 1 900 postes au sein de sa branche jeux vidéo, réduisant ses effectifs malgré une année marquée par des acquisitions majeures.
Ces mouvements traduisent une incertitude plus large : dans quelle mesure les priorités stratégiques du groupe — désormais très orientées vers l’IA — vont-elles continuer à redéfinir les investissements dans les jeux vidéo ? Moins de soutien marketing, recentrage sur les licences fortes, réduction des effectifs non productifs : l’impact est moins visible, mais potentiellement profond.
Un signal fort envoyé à toute l’industrie
En orchestrant sa troisième vague de licenciements en six mois, Microsoft confirme une tendance déjà largement observée dans l’ensemble du secteur technologique : la rationalisation des coûts est devenue un impératif, même pour les entreprises en forte croissance. Ces choix illustrent aussi les bouleversements en cours dans la structure même des grandes entreprises numériques, de plus en plus tournées vers l’automatisation, l’externalisation et l’agilité financière.
Avec près de 228 000 employés recensés l’an dernier, Microsoft continue de redéfinir ses priorités — mais au prix d’une instabilité croissante pour ses salariés. Pour les autres acteurs de l’industrie, notamment dans le gaming, le message est clair : même les géants doivent faire des choix drastiques pour survivre à l’ère de l’IA.
