C’est le petit cadeau qu’on glisse sous le sapin sans se ruiner, le truc que mamie achète “parce que tu adores Pikachu”. Pas cher, mignon, et forcément reconnaissable. Depuis des années, les Funko Pop s’empilent sur les étagères des fans de pop culture comme des trophées en plastique.
Héros de jeux vidéo, stars de cinéma, Pokémon ou sportifs : il y en a pour tout le monde. Certaines de ce valent même un sacré pactole. Mais ironie du sort, la marque derrière ces figurines pourrait bientôt disparaître.
Le roi du plastique dans le rouge
Le plastique ne fait plus recette. Funko, la célèbre entreprise derrière les figurines Pop!, vient d’annoncer qu’elle pourrait ne pas survivre aux douze prochains mois. Dans son dernier rapport trimestriel, la marque évoque sans détour « des doutes substantiels sur sa capacité à poursuivre ses activités ».
La société croule sous une dette de 241 millions de dollars. Pour tenter d’éviter le naufrage, Funko a renégocié cet été son accord de crédit avec JPMorgan Chase, dans l’espoir de gagner un peu de temps. Problème : l’entreprise a enregistré une perte nette d’un million de dollars sur le dernier trimestre, contre huit millions de bénéfices un an plus tôt.
Un effondrement brutal qui s’explique par plusieurs facteurs : un marché saturé, des stocks colossaux… et les effets persistants de la guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine, qui a fait grimper le coût des jouets produits à l’étranger.
De la garage company au mastodonte de la pop culture
Avant d’être une machine à fabriquer du plastique sous licence, Funko était une petite société fondée en 1998 à Everett, dans l’État de Washington. Il faudra attendre 2010 pour voir naître les premières Funko Pop! Vinyl telles qu’on les connaît aujourd’hui, ces figurines à grosses têtes et aux yeux noirs ronds devenues la signature de la marque.
Depuis, la folie est totale. Plus de 8 000 références répertoriées par les collectionneurs, des éditions limitées qui s’arrachent sur eBay, et un chiffre d’affaires qui a dépassé 1,3 milliard de dollars en 2024. Marvel, Star Wars, Pokémon, Harry Potter, Stranger Things… impossible d’échapper à ces visages figés qui peuplent les chambres, les vitrines et les open spaces.
Derrière cette success story, une réalité plus industrielle : la majorité des figurines sont produites en Asie, principalement au Vietnam, parfois en Chine. Un choix qui permet de limiter les coûts, mais qui rend aussi l’entreprise extrêmement dépendante des chaînes logistiques mondiales, un détail qui pèsera lourd lors des crises récentes.
