Cette étude le confirme : les anciens jeux vidéo étaient meilleurs pour le cerveau

C'était mieux avant et voici pourquoi.

étude jeux vidéo
© Ralf-Finn Hestoft
étude jeux vidéo

Beaucoup de joueurs gardent un attachement particulier aux jeux des années 90, comme si cette époque avait quelque chose de plus juste, de plus formateur. Une impression diffuse, mais tenace : on avait le sentiment d’apprendre en jouant, de progresser pour de vrai. Et il se pourrait bien que cette intuition ne trompe pas. D’après une analyse relayée par Newsweek et étayée par l’experte Veronica Lichtenstein, ces jeux d’antan offraient effectivement un terrain bien plus favorable au développement du cerveau que la plupart des productions actuelles.

Quand la difficulté servait vraiment à quelque chose

Pour Veronica Lichtenstein, conseillère en santé mentale et ancienne enseignante interrogée par Newsweek, les jeux des années 90 n’étaient pas seulement plus exigeants : ils étaient construits comme de véritables parcours d’apprentissage. Peu de sauvegardes, peu d'assistance, un unique chemin à comprendre et à mémoriser. On avançait parce qu’on observait, parce qu’on recommençait, parce qu’on finissait par saisir le rythme du jeu.

« Tu te battais à travers les niveaux, tu mémorisais les schémas… et la satisfaction finale était réelle. »

Cette progression lente reposait sur un mécanisme essentiel : la gratification différée. Le cerveau n’était récompensé qu’après l’effort, jamais avant. Battre un boss dans Mega Man ou débloquer un monde dans Super Mario World exigeait de la persévérance, et la dopamine n’arrivait qu’à la fin — « a real victory », dit Veronica Lichtenstein, comparable à « finir un projet difficile ». Ce système construisait la résilience.

À cela s’ajoutait la nécessité de se créer une carte mentale. Qu’il s’agisse de A Link to the Past ou du premier Tomb Raider, il fallait retenir l’agencement des lieux, les chemins empruntés... Cette navigation active sollicitait directement l’hippocampe, la zone du cerveau qui gère la mémoire spatiale.

Une logique radicalement différente aujourd’hui

La spécialiste oppose cette structure à celle des jeux modernes, pensés pour durer indéfiniment et maintenir le joueur sur un fil constant de récompenses rapides. Loot, quêtes quotidiennes, battle pass, microtransactions calibrées pour créer un léger inconfort… Un système qui, selon elle, « crée une boucle parfaite pour l’addiction », où chaque stimulation disparaît aussitôt qu’elle arrive.

« Il n’y a plus de véritable fin. Tu n’obtiens jamais de clôture. »

Cette transformation modifie aussi les compétences réellement sollicitées. Dans les années 90, se débloquer nécessitait de chercher, d’interpréter, de tester des idées ou d’échanger avec un ami.

« Les jeux des années 90 construisaient tes compétences. Les jeux modernes testent ta résistance psychologique. Beaucoup sont construits pour traquer, exploiter et rendre accro. »

Mais le jeu vidéo moderne n’a pas tout perdu : il a gagné ailleurs

Cela dit, il serait trop simple d’opposer “jeux d’hier vertueux” et “jeux d’aujourd’hui décadents”. Le jeu vidéo a évolué, et avec lui, d’autres façons de faire du bien au cerveau. Une récente étude menée par des chercheurs de l’Imperial College London et de l’Université de Graz révèle même que les mondes ouverts pourraient être de véritables alliés pour décompresser.

Dans un Breath of the Wild, Red Dead Redemption 2 ou Skyrim, personne ne vous presse. Vous choisissez votre rythme, vous explorez, vous contemplez. Cette liberté n’est pas qu’un luxe : elle nourrit ce que les psychologues appellent le sentiment d’autonomie, un facteur clé pour réduire l’anxiété.

Les chercheurs parlent même de “digital nature” pour décrire les effets apaisants d’un environnement virtuel réaliste. Flâner dans une forêt numérique déclenche des réactions physiologiques proches d’une vraie promenade, jusqu’à faire baisser le cortisol, l’hormone du stress.

Enfin, il faut reconnaître que tous les jeux modernes ne reposent pas sur la rétention à tout prix. Certains renouent avec la difficulté formatrice sans tomber dans la “corvée”. Celeste, Elden Ring, Hades… autant de preuves que le défi pur existe encore, et qu’il continue de séduire.

Les 10 meilleurs univers futuristes des jeux vidéo Les 10 meilleurs univers futuristes des jeux vidéo