Accusé de plagiat par Sony pour son jeu Light of Motiram, Tencent vient de dégainer une réponse cinglante qui risque de faire date. D’après le géant chinois, qui détient également League of Legends, la plainte déposée en juillet 2025 par PlayStation n’est ni plus ni moins qu’une tentative de privatisation de l’imaginaire post-apocalyptique.
Des “tropes” classiques du jeu vidéo, selon Tencent
Dans un document de 40 pages consulté par The Game Post, Tencent démonte méthodiquement les arguments de Sony. Selon le groupe, Sony tente de transformer des éléments largement répandus dans la culture vidéoludique en propriétés exclusives.
Les références citées sont nombreuses : The Legend of Zelda: Breath of the Wild, Far Cry: Primal, Outer Wilds, Biomutant, ou encore Enslaved: Odyssey to the West. L'idée d’un personnage féminin évoluant dans un monde dominé par la nature et des créatures mécaniques n’aurait donc rien d’original.
Tencent va même plus loin en citant une déclaration de Jan-Bart Van Beek, directeur artistique de Horizon Zero Dawn, qui aurait reconnu dans un documentaire making-of que le concept du jeu avait déjà été exploré par Enslaved.
Il aurait même déconseillé à Sony d’aller dans cette direction, jugée trop proche de celle du titre de Ninja Theory. Des propos qui, pour Tencent, contredisent directement les affirmations de Sony selon lesquelles Horizon se distinguerait par son “monde fictif unique”.
Une plainte “hypothétique” contre les mauvaises entités ?
Autre point soulevé : Light of Motiram ne sortira pas avant fin 2027. Pour Tencent, il est donc trop tôt pour parler de copie, puisque le jeu n’existe pas encore officiellement. Selon eux, Sony imagine un plagiat là où rien n’a encore été montré de concret. D’autant que le studio a déjà modifié certains visuels cet été, en retirant notamment les images de l’héroïne rousse qui faisaient polémique.
Enfin, Tencent affirme que les sociétés visées par la plainte (Tencent Holdings, Tencent America, Proxima Beta U.S.) ne sont ni les développeurs ni les éditeurs du jeu. Light of Motiram serait développé par Polaris Quest, un studio basé en Chine, et publié par Proxima Beta PTE Ltd, une entité singapourienne liée à la marque Level Infinite. Le groupe estime donc que Sony poursuit les mauvaises entités, et conteste la compétence du tribunal pour juger l’affaire.
La justice devra désormais trancher : l’affaire Light of Motiram relève-t-elle du plagiat, ou s’agit-il d’un usage légitime de codes partagés par de nombreux jeux depuis des années ?
