Ils n’ont pas cherché de bijoux ni de consoles, mais des cartes Pokémon. Dans la nuit du dimanche 12 au lundi 13 octobre, un magasin de jeux d’Avrillé, près d’Angers, a été cambriolé. Sur les images de vidéosurveillance, on distingue deux individus forçant la porte arrière avec une perceuse avant de vider les vitrines.
Le marché des cartes rares attire de plus en plus les cambrioleurs
« Ils sont rentrés juste par ici. Ils avaient mis un coup de perceuse dans la serrure », raconte le gérant, Julien Bourse, encore sonné, à BFMTV. Le butin ? Environ 1 000 cartes dérobées, pour un préjudice évalué à 80 000 euros.
Un chiffre qui en dit long sur la folie actuelle autour de la franchise Pokémon. Depuis quelques années, ces cartes autrefois échangées dans les cours de récréation s’arrachent à prix d’or. Certaines atteignent plusieurs milliers d’euros, notamment celles de la première édition de 1999 ou les versions alternatives les plus récentes, comme le Pikachu d’Étincelles déferlantes, coté entre 500 et 600 euros à l’unité.
« C’est devenu un produit d’investissement » explique Aymeric Besse, responsable de la boutique Ligue de Jeu. Il y a plus de demandes que d’offres, donc les prix flambent. Un terrain rêvé pour les collectionneurs… et pour les cambrioleurs.
Les cambriolages de boutiques Pokémon se multiplient partout en Europe
Car le phénomène dépasse largement le Maine-et-Loire. Ces derniers mois, plusieurs magasins spécialisés ont subi des vols similaires : en Belgique, un cambriolage à Hoogstraten a causé 200 000 euros de pertes ; en Bretagne, un collectionneur s’est fait dérober 100 000 cartes à son domicile ; et aux États-Unis, un homme a été arrêté en avril dernier dans l’Iowa après avoir tenté de revendre jusqu’à 40 000 dollars de cartes volées.
Ces exemples montrent que l’affaire d’Avrillé n’est pas isolée : le « hobby » est devenu un champ d’action pour les braqueurs, qui savent exactement ce qu’ils cherchent.
