Présentée à Séries Mania en 2023, cette première création de l’actrice Nawell Madani – également au scénario, à la réalisation, et dans le rôle principal – a été diffusée le 7 avril 2023 sur Netflix. Jusqu’ici tout va bien raconte la descente aux enfers d’une journaliste : alors que Fara travaille d’arrache-pied pour devenir la nouvelle présentatrice d’une chaîne télévisée, elle se retrouve mêlée à une affaire de drogue impliquant son petit frère.
Au casting, Nawell Madani s’était entourée de Kahina Carina, Carima Amarouche, Aïda Guechoud, Paola Locatelli, Mayane Sarah El Baze, Djebril Zonga, Paul Hamy, Vincent Rottiers, Walid Afkir, Radouan Leflahi, ou encore S Pri Noir…
- Lors de sa sortie, Jusqu'ici tout va bien était restée dans le top 10 de la plateforme pendant quatre semaines, laissant penser qu’une saison 2 verrait jour. Mais une controverse plus tard, il semblerait que la série s’arrête là. On fait le point.
Une série lourdement critiquée
Suite à la mise en ligne des huit épisodes de Jusqu’ici tout va bien, Nawell Madani avait affirmé à Télé 7 Jours que l’épisode final laissait le champ ouvert à un spectre immense de possibilités.« Mais j’ai déjà envie de voir si le public apprécie et passe un bon moment. Si ça plaît et que ça se passe bien, on verra », avait fini par déclarer l’actrice.
Sauf que certaines critiques n’ont justement pas été tendres et ont reproché à la série de stigmatiser la communauté maghrébine.
Lors de la promotion de la série, Madani avait déclaré sur le plateau de Clique ne pas comprendre ces retours :
« J'ai fait un projet qui met les femmes en valeur. On m'a toujours dit que c'était l'intention qui comptait. […] Entendre que j’ai davantage stigmatisé avec mon projet, alors que je mets les femmes maghrébines à l'honneur, je ne comprends pas... Mais on a fait un score extraordinaire sur Netflix, c'est ce qui compte le plus. »
En juin 2024 pour Télécâble Sat, l’actrice confiait ressentir un sentiment d’injustice : « Jamais une série n'a autant été décortiquée. […] Il n'y a qu'en France que j'ai eu ces critiques. »
Des conditions de tournage difficiles
Une série sous tension, autant devant que derrière la caméra… En septembre 2023, une enquête publiée par Mediapart décrivait le climat toxique lors du tournage. Quinze membres de l’équipe technique y dépeignaient des humiliations, des tensions permanentes, des conditions de travail dangereuses, ou encore des changements intempestifs. Un environnement de travail stressant, au point que le directeur de production et le régisseur général ont quitté le projet avant la fin.
L’attitude de Nawell Madani était également la cible de critiques, l’accusant de « crier tous les jours ». Un comportement dû à des responsabilités trop importantes pour l’actrice, également créatrice, scénariste, productrice et réalisatrice de la série. « Netflix a laissé tous les pouvoirs à Nawell, qui était fatiguée mais aussi inexpérimentée pour occuper tous ces postes. Ils l’ont mise là parce qu’elle est connue, parce qu’elle a des millions d’abonnés, mais elle n’avait pas les épaules et nous en avons payé le prix », expliquait une salariée interrogée par Mediapart.
Un projet trop grand pour Nawell Madani
Au moment du lancement de Jusqu'ici tout va bien, Nawell Madani s’était confiée à BFMTV sur les problèmes rencontrés lors de sa conception :
« J'ai eu du mal à terminer cette série. Et puis être au jeu, à la réalisation, à l'écriture, à la production et au showrunning, franchement, le costume était trop grand. Clairement, on avait tous sous-estimé la charge de travail. »
Mais ce n’est qu’en octobre 2024, dans l’émission Un dimanche à la campagne, que Nawell Madani a éprouvé des regrets vis-à-vis de ce projet.
« Au moment où je tombe enceinte, je suis en train d'écrire ma série, et j'ai un dilemme : soit je passe les premiers mois avec ma fille, soit je retourne travailler. Si c'était à refaire, je refuserais : dix jours après mon accouchement, j’étais de retour sur le plateau. […] J'étais fragile. Pendant que je tournais, j'avais des remontées de lait. Je me mettais à pleurer parce que je ne comprenais pas ce qu'il m'arrivait. »
