On l’attendait avec curiosité (et un peu d'inquiétude) : le film Until Dawn est sorti en salles le 23 avril. Verdict ? Une adaptation qui prend ses distances avec le jeu culte de 2015, au point d’en perdre l’essence. Sur AlloCiné, les spectateurs lui collent un modeste 3 étoiles sur 5 — pas honteux, mais loin du carton espéré.
Et comme si ce détour narratif ne suffisait pas, une polémique vient gâcher encore un peu plus la fête : aucun des créateurs du jeu original n’est crédité au générique. De quoi faire grincer des dents aussi bien les fans que les professionnels du milieu.
Un film qui s'égare et qui oublie ses créateurs
Dès les premières images, ceux qui espéraient retrouver l’ambiance glaciale du chalet isolé et les dilemmes cruels du jeu vidéo comprennent : ici, on a changé de terrain de jeu. Réalisé par David F. Sandberg (Lights Out, Annabelle 2), le film mise sur une mécanique de boucle temporelle où les personnages revivent sans cesse la même nuit d’horreur. Fini le système de choix qui condamnait vos héros en quelques secondes d'hésitation.
À la place, Until Dawn version cinéma propose une lecture plus psychologique, plus "conceptuelle" — et ça ne plaît pas à tout le monde. Certains applaudissent l’audace ; d'autres crient à la trahison. À l'arrivée, ce n'est ni un désastre, ni un triomphe : juste une adaptation qui passe à côté de l'attachement émotionnel que les joueurs avaient pour l’original. Mais l’éloignement du scénario n’est rien comparé à la vraie polémique : celle des crédits.
Kim MacAskill, voix d'une colère collective
Larry Fessenden et Graham Reznick (scénaristes), Will Byles et Nik Bowen (réalisateurs du jeu), Pete Samuels (producteur)… Tous ceux qui ont fait d’Until Dawn une référence du jeu narratif n’apparaissent tout simplement pas au générique du film. Un simple "basé sur le jeu Sony" expédie des années de travail en deux secondes de lecture. Kim MacAskill, ancienne narrative director chez PlayStation, n’a pas mâché ses mots sur LinkedIn :
Ils ont passé des années à se creuser la tête pour créer quelque chose d’incroyable, et le monde mérite de connaître leurs noms… Au lieu de ça : aucun crédit, aucun remerciement, aucun honneur.
Elle a même lancé une pétition pour demander que Sony reconnaisse officiellement les créateurs originaux.
Le cas Until Dawn rappelle une vérité souvent oubliée : derrière chaque licence, il y a des artistes, des scénaristes, des développeurs qui y ont mis tout ce qu’ils avaient. Le succès d’une adaptation ne se mesure pas qu’au box-office ou à la note critique ; il se mesure aussi à la manière dont elle respecte ce qui l’a rendue possible. Et sur ce point, Until Dawn version 2025 a clairement raté une occasion de faire les choses bien.
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