Procès Ubisoft : trois anciens cadres condamnés à de la prison avec sursis pour harcèlement

Ubisoft est le premier cas majeur en France où des anciens cadres d’un grand studio sont condamnés au pénal pour harcèlement moral et sexuel.

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© Chesnot
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Des films pornographiques diffusés en open space. Des remarques sexistes lancées devant toute une équipe. Des humiliations répétées, imposées comme méthode de management. Pendant des années, c’était le quotidien de certains salariés d’Ubisoft, sous le regard silencieux de la hiérarchie.

Le 2 juillet 2025, la justice a tranché : trois anciens cadres d’Ubisoft ont été condamnés pour harcèlement moral et sexuel, avec des peines allant jusqu’à trois ans de prison avec sursis. Un verdict qui marque un tournant dans l’industrie du jeu vidéo.

Un procès qui dévoile un système

Tout commence en 2020, lorsque des témoignages anonymes apparaissent sur Twitter, bientôt confirmés par des enquêtes publiées dans Libération et Numérama. Ils révèlent une culture d’entreprise toxique au siège d’Ubisoft à Montreuil, où le harcèlement n’était pas un incident isolé, mais un système.

Les faits reprochés sont graves et multiples : diffusion de films pornographiques en open space, commentaires sexistes et racistes, humiliations publiques, tentatives d’agression sexuelle, et incitation à des comportements similaires parmi les subordonnés. Ces agissements ont perduré pendant près d’une décennie, entre 2012 et 2020.

3 cadres dirigeants condamnés par la justice

Parmi les condamnés figure Thomas François, ancien vice-président éditorial, reconnu coupable de harcèlement moral, sexuel et tentative d’agression sexuelle, condamné à trois ans de prison avec sursis et 30 000 euros d’amende.

Serge Hascoët, ancien numéro deux d’Ubisoft, écope de 18 mois de prison avec sursis et 45 000 euros d’amende pour harcèlement moral. Guillaume Patrux, ancien game director, a également été reconnu coupable de harcèlement moral.

Si ce procès est historique, il laisse un goût amer chez les victimes : Ubisoft, en tant qu’entreprise, n’a pas été poursuivie, malgré les témoignages évoquant une hiérarchie informée, parfois complice par son inaction.

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